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1921 - 2021 LE CENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE GEORGES BRASSENS

Les années 20 à Paris et dans le XVe

Les années 20

Après la Première Guerre mondiale, de 1920 à 1929, Paris connaît dix années d’effervescence et de libération totale : révolution culturelle et sociale, libération sexuelle. Les années folles sont l’occasion pour la femme de classe sociale moyenne ou fortunée, de goûter à toutes sortes de nouvelles libertés.

 

Paris devient alors le lieu de toutes les avant-gardes artistiques françaises et internationales. La fête est le mot d’ordre.

 

À Montparnasse, dans les XVe et XIVe arrondissements, c’est au Dôme, à la Coupole, au Select, à la Rotonde ou à la Closerie des Lilas, brasseries bon marché de Montparnasse, que se retrouve un monde cosmopolite, André Breton, Foujita, Brancusi, Modigliani, Picasso…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Américains fuyant la prude et ségrégationniste Amérique, arrivent à Montparnasse, Man Ray, Joséphine Baker, Gertrude Stein, Ernest Hemingway*…

 

*Ernest Hemingway a, depuis 1994, une rue qui porte son nom dans le XVe, entre la rue Leblanc et le boulevard Martial Vallin.

 

La crise économique mondiale de 1929 donnera un grand coup d’arrêt à cette explosion créative, mais ces années 20, devenues quelque peu mythiques, méritent bien qu'on se remémore ce qui s’est passé durant cette période dans différents domaines à Paris et dans le XVe.

La mode des années 20

Les couturiers Jean Patou, Jeanne Lanvin, Paul Poiret ou Coco Chanel libèrent le corps de la femme. Une forme droite, longiligne, est un élément très caractéristique du style des années 1920. Les femmes, libérées du carcan du corset, adoptent une silhouette androgyne et portent des robes avec une taille très basse. Le mot d’ordre : porter des vêtements confortables et pratiques.

Le phénomène garçonne, – La “coupe à la garçonne” – né de l'émancipation des femmes et d'une revendication pour l'égalité des sexes, reflète la mutation culturelle des années 20 dans la représentation du genre féminin.

La coupe à la garçonne, tout comme le port du pantalon par les femmes, font scandale. L’image de la femme qui fume (des américaines) se banalise.

LE 15e ACCUEILLE LES ARTISTES

Louise Brooks actrice américaine

La coupe garçonne

La mode  

la cigarette - Henri Lebasque 1921

Les music-halls

Les années 20 voient apparaître une culture populaire.

Grâce à la radio, toutes les classes sociales peuvent découvrir la chanson.

Le music-hall remplace le café-concert et les vedettes deviennent des embblèmes de vie à la parisienne.

Parmi les vedettes les plus connues du music-hall, citons :

 

  • Joséphine Baker : Mon pays c’est Paris

  • Mistinguett : Ça c’est Paris - Mon homme

  • Georgius : La plus belle des javas

  • Maurice Chevalier : Valentine 

  • Berthe Sylva : Les roses blanches

  • Jean Gabin : Quand on s'promène au bord de l’eau

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Maurice Chevalier - 2.jpg
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Mistinguett

Maurice Chevalier

Joséphine Baker

mon pays c'est parisjoséphine Baker
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c'est mon hommeMystinguett
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la plus belle des javasGeorgius
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valentinemaurice chevalier
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les roses blanchesberthe Sylva
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un dimanche au bord de l'eaujean Gabin
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Les nouvelles danses

Le charleston est introduit en France en 1925 par la « Revue nègre » et la danseuse américaine Joséphine Baker, qui le danse dans les principaux établissements de l'époque, notamment le Bal nègre, rue Blomet dans le XVe.

Outre le charleston, de nouvelles danses arrivent des États-Unis : le lindy hop, le foxtrot, le black bottom.

Danses 1921.png

Eté 1921 : coup de sirocco sur Paris

Pic de chaleur à Paris les 28 et 29 juillet 1921 : Le thermomètre monte jusqu'à 38°4 à l'ombre !

Un vent du sud sec et chaud souffle sur Paris.

« Pas un seul météorologue n'avait prévu le sirocco qui a soufflé le 28 juillet sur Paris. Voilà tous les volets qui battent et les chapeaux qui s'envolent. La bourrasque brûle les visages et à peine ouvre-t-on la bouche qu'une coulée de feu descend dans votre larynx »,  est-il écrit dans Le Figaro du 29 juillet 1921.

Cette tempête se calme au bout de deux heures.

Baignades dans la Seine

Piscine improvisée

Emission du timbre "La semeuse, Postes Paris 1921"

En 1921, l’écrivain-journaliste Régis Messac s'interroge sur cette « Semeuse qui chemine au milieu du désert en tournant le dos au soleil. Phénomène véritablement surprenant, du côté du soleil, notre Semeuse est plongée dans l’ombre, c’est du côté de l’ombre qu’elle se trouve en pleine lumière… Est-ce à cause de cette étrange particularité que nous avons conservé cette absurde image ? ...».

Ce type de timbre appartient à la famille des types Semeuses, timbre gravé par Eugène Mouchon, d'après une plaque en relief d’Oscar Roty*. Le motif représente une allégorie agraire, une femme appelée « La Semeuse », qui sème du grain.

*Oscar Roty a une rue dans le XVe.

 

Musée de la Poste, 34 bd de Vaugirard. Collections philatéliques.

 

Le XVe accueille de nombreux artistes

Les artistes dans le XVe

Dans le XVe, quartier populaire, des ateliers à bon marché accueillent des artistes venus notamment de Montmartre, des États-Unis, ou fuyant les pogroms de l’Europe de l’Est.

Des cités d’artistes se créent : La Ruche, la cité Falguière, l’Impasse Ronsin, la villa Marie-Vassilieff.

Kiki de Montparnasse

En 1921, Kiki de Montparnasse devient la compagne et le modèle préféré de Man Ray, photographe américain qui trouve son physique « de la tête aux pieds, irréprochable ».

Arrivée à Paris en 1913, Alice Prin, qui deviendra Kiki de Montparnasse, l’égérie des années 20 à Montparnasse, s’installe rue Carcel dans le XVe ; elle posera et aura de multiples relations avec les peintres de Montparnasse et de La Ruche, notamment Modigliani, Kisling, Soutine qui l’accueillent, Foujita de la Cité Falguière ou encore Maurice Mendjisky.

Kiki, Foujita, 1925

Kiki, photo Man Ray 

Violon d’Ingres, 1924 

Kiki, photo Man Ray, 1921

Créé en 2014, fermé fin 2016, situé 15 square de Vergennes, Paris XVe, le musée Mendjisky était consacré au peintre polonais Maurice Mendjisky (1890-1951), qui s'installa à Montparnasse en 1906, et à l’École de Paris qui, au début du XXe siècle, fit de Paris la capitale de l’art. Il eut une liaison dans les années 20 avec Kiki de Montparnasse.

Kiki de Montparnasse par Menjisky

LE BAL NÈGRE, 33 RUE BLOMET 

En 1924, un Martiniquais, Jean Rézard des Wouves, après avoir tenu des réunions électorales dans l’arrière-salle d’un café du 33 rue Blomet, crée un bal destiné à ses compatriotes. C’est bientôt le lieu de rendez-vous de toute la population antillaise, africaine et américaine de Paris ; il deviendra très vite connu des artistes, peintres, poètes, écrivains… qui fréquentaient les cafés de Montparnasse.

 

On y croise le poète Robert Desnos et ses amis surréalistes, les peintres Pascin, Picasso, Miró, Kisling, Foujita…, Jacques Prévert, Cocteau, le sculpteur Calder, Man Ray, les romanciers Raymond Queneau, Paul Morand, des artistes du music-hall, Maurice Chevalier, Mistinguett, Joséphine Baker et aussi Sartre, Simone de Beauvoir, Camus, Boris Vian, Juliette Gréco, qui feront plus tard la légende de Saint Germain des Prés…

Durant la Seconde Guerre mondiale, l’occupant interdit les activités du Bal Nègre, qui reprennent entre 1945 et 1962, mais sans retrouver ni l’aura, ni le succès d’antan.

Le Bal de la rue Blomet - Sem

J Baker - Van Dongen

Entre 2011 et 2017, le Bal Nègre est réinventé par Guillaume Cornu et prend le nom de Bal Blomet. Il offre une programmation multiculturelle de grande qualité.

Les ateliers du 45 rue Blomet

et le square de l'Oiseau lunaire 

Au début des années 20, le peintre et sculpteur Joan Miró a son atelier au 45 rue Blomet.

 

En 1926, Robert Desnos s’y s’installe dans l’atelier qu’André Masson occupait. Le 45 rue Blomet sera l’un des foyers marquants des débuts du surréalisme.

Robert Desnos baptisera le Bal Blomet « Bal Nègre » dans le quotidien Comœdia : « Dans l’un des plus romantiques quartiers de Paris, où chaque porte cochère dissimule un jardin et des tonnelles, un bal oriental s’est installé. Un véritable bal nègre. »

 

Les ateliers furent détruits en 1950 pour faire place au square Blomet en 1969, rebaptisé square de L’Oiseau lunaire en juin 2010 du nom de la sculpture de Miró qu'il abrite.

L’oiseau lunaire

Plaque 45 rue Blomet

La Ruche - Impasse de Dantzig

Baptisée La Ruche pour évoquer l’activité intense de ses artistes, ses éléments architecturaux proviennent de l’Exposition universelle de 1900 : la grille de l’entrée principale provient du pavillon de la Femme, les cariatides de la Rotonde du pavillon d’Indonésie.

L'Entre-deux-guerres, avec notamment le décès de son fondateur Alfred Boucher en 1934, marque un tournant pour La Ruche et son déclin progressif.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, sa réputation s'amenuisant, la cité des arts n'est plus entretenue. La Ruche est menacée de destruction en 1965. La Fondation La Ruche-Seydoux, créée en 1985 grâce à la donation de Geneviève Seydoux, en assure la gestion, la restauration et l’entretien. La Ruche est toujours occupée par des artistes.

Parmi ses occupants historiques : Fernand Léger, Chaïm Soutine, Zadkine, Archipenko, Marc Chagall, Michel Kikoïne, Jacques Chapiro, Jacques Lipchitz, Henri Laurens, Blaise Cendrars, Modigliani, Léger… et bien sûr Alfred Boucher.

La Ruche années 1920          

   La Ruche en 2021

La cité Falguière

Cette impasse s'ouvre entre les 72 et 74 de la rue des Fourneaux, qui deviendra en 1901 la rue Falguière.

Le sculpteur Jules-Ernest Bouillot, praticien de Falguière, achète en 1861 un terrain rue du chemin des Fourneaux. Il y fit construire les ateliers dans l’impasse Frémin, nom de ancien propriétaire. Puis, l'impasse prend le nom de cité des Fourneaux ; elle est accolée aux locaux de l'Institut Pasteur.

Dans les années 1910-1920, trait d'union entre Montparnasse et La Ruche, la cité Falguière attire des artistes qui font le va-et-vient entre ces pôles d'attraction. Gauguin, Modigliani*, Brancusi, Soutine, Fujita s’y installent.

Les ateliers ont été rasés dans les années 1960. Les seuls rescapés, ceux des numéros 9 et 11, ont peu changé d'aspect au cours des décennies.

Depuis 1981, Modigliani a une rue qui porte son nom dans le XVe entre la rue Saint Charles et la rue Jondkind.

 Le 11 cité Falguière

par Soutine 1916 

La cité Falguière en 2021

L'impasse Ronsin

Située 152 rue de Vaugirard, cette impasse a disparu dans les années 1970, absorbée par l'hôpital Necker. Elle avait 125 mètres de long et 8 de large et mêlait pavillons, ateliers et hangars.

 

De 1874 à 1970, elle fut un des hauts lieux du quartier Montparnasse, où de nombreux artistes s’installèrent. De 1916 à 1957 : le sculpteur roumain Brancusi, dont l'atelier est aujourd’hui reconstitué sur l’esplanade du centre Pompidou, Bob Rauschenberg, Larry Rivers, Max Ernst.

 

Le n° 11 de l’impasse devint un des centres où se créait l’art contemporain, du Pop Art au Nouveau réalisme. S'y installent en 1958 Yves Klein, Jasper Jones, Daniel Spoerri, Claude et François-Xavier Lalanne, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle, qui y crée, en 1961, ses premières performances « Tirs à la carabine » avec des poches de peinture de couleurs et des détritus préfigurant ses célèbres « Nanas ».

L’impasse Ronsin dans les années 20

Niki de Saint Phalle - Tirs à la carabine

La villa Marie Vassilieff

Au 21 avenue du Maine, cette impasse d’artisans, fut développée en cité d’artistes en 1901 par Joseph Roux à partir de pavillons récupérés de l’Exposition universelle de 1900. Dans les années 20, de multiples activités d’art animent la cité.

En 1907, Marie Vassilieff (1884-1957), après avoir étudié à l'École des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, arrive à Paris. Elle s’intègre dans la communauté artistique parisienne. En 1915, elle ouvre une « Cantine » pour les jeunes artistes désargentés : Utrillo, Modigliani, Foujita, Picasso, Matisse, Apollinaire, Cocteau, Cendrars, Brancusi… Elle décore, en 1927, deux piliers de la brasserie La Coupole. Au début des années 1930, elle quitte son atelier-cantine. Mais l’impasse du Maine continuera à abriter des ateliers d’artistes et artisans pendant plusieurs décennies.

À partir des années 1950, les photographes Roger Pic et Marc Vaux eurent un atelier et créèrent un lieu d’exposition de témoignages sur les artistes de Montparnasse, ancêtre du Musée du Montparnasse, ouvert de 1998 à 2013. En 2016, le musée a cédé sa place à Béton Salon, centre de recherche en arts visuels. En 2003, l’allée accueille les œuvres du sculpteur brésilien, né en Pologne, Frans Krajcberg.

En 2016, l’impasse du 21 avenue du Maine est dénommée Villa Marie Vassilieff.

 

Marie Vassilieff

Villa Marie Vassilieff

Les lieux célèbres du XVe dans les années 20

Les lieux du XVe

Les cinémas dans le XVe

De nombreux cinémas s’ouvrent dans le XVe à partir des années 1910. Ils disparaîtront petit à petit devant l’évolution des techniques cinématographiques et la modernisation des salles de cinéma.

 

Les principales salles de cinéma du XVe dans les années 1920 sont les suivantes :

  • L’Artistic Cinéma en 1913, 115 rue Lecourbe. En 1920, il devient le Lecourbe Pathé et est démoli en 1962.

  • Le Casino de Vaugirard, 35 rue Castagnary, 1908-1920.

  • Le Magic Cinéma, 204 rue de la Convention. Créé en 1911, devenu en 1971 l’UGC Convention, il est fermé en 2005.

  • Le Spendid Palace, 60 avenue de la Motte-Picquet. Créé en 1919, reconstruit en 1959, devenu le Kinopanorama, il est fermé en 2002.

  • Le Cambronne, 100 rue Cambronne, 1909-1981.

cinéma rue du théatre

  • En octobre 1921, Charlie CHAPLIN présente à Paris son film LE KID sorti en janvier à New York.

  • Décembre 2009 : le cinéma Saint-Lambert, créé en 1935, devient le Chaplin-Saint-Lambert en hommage à Charlie Chaplin.

Le Théâtre de Grenelle - 55 rue de la Croix-Nivert

1921 : l’avenir du théâtre s’obscurcit… Au programme : revues, drames épiques ou d'avant-garde audacieux.

 

Inauguré en 1828, le théâtre de Grenelle était une salle de théâtre parisienne de 1 100 places gérée par les frères Seveste. Du fait de la médiocrité de ses spectacles, le théâtre périclite rapidement et ferme en 1929. Détruit, il est remplacé, en rez-de-chaussée, jusqu’en 1983, par le cinéma Le Palace.

2021 : aujourd'hui, le rez-de-chaussée du théâtre sert de lieu de prière aux Ismaéliens (Fondation Agha Khan).

Le théâtre de Grenelle années 20 

55, rue de la Croix-Nivert, 2021

L’Imprimerie nationale - 27 rue de la Convention

En 1921, l'Imprimerie nationale investit le 27 rue de la Convention.

 

L’Hôtel de Rohan n’est pas adapté aux nouvelles machines en usage dans les ateliers de l’Imprimerie nationale. En 1902, débute un programme de construction de nouveaux bâtiments, rue de la Convention. Les bâtiments sont prêts en 1912, mais la guerre reporte l’emménagement dans ces lieux et c’est seulement en 1921 que le personnel intègre la rue de la Convention. En 2014, l’Imprimerie nationale quitte le XVe pour Flers-en-Escrebieux, près de Douai. Le lieu réhabilité abrite le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères depuis 2009 ; les grilles ont gardé le titre Imprimerie nationale, le jardin et la statue de Gutenberg ont été conservés.

 L'imprimerie en 1921

 Aujourd'hui, le ministère de

l'Europe et des Affaires étrangères

Art déco dans le XVe

Immeuble, style « Paquebot »

 3, boulevard Victor, XVe     

Immeuble Art déco, porte,

7 rue François-Mouthon, XVe

Immeuble Art déco           Rond-point du Pont Mirabeau, XVe

Square Dupleix

En 1921 est créé le square Dupleix sur l’emplacement de la place Dupleix face à l’église Saint- Léon.

Le square Dupleix abrite le kiosque à musique qui existait sur la place Dupleix avant la création du square. La place Dupleix a été créée en 1815 sur l’emplacement de la place de Grenelle. Son nom rend hommage à Joseph Dupleix (1697-1763), directeur général des comptoirs français en Inde.

  La place Dupleix 1921  

Joseph Dupleix

Le square Dupleix en 2021

Les bains-douches - 35 rue Castagnary

Le 21 décembre1921, le conseil municipal du XVe lance un projet de bains-douches : « Seul le terrain sis à l’angle de la rue Castagnary et de la rue Saint-Amand a été jugé favorable pour l’édification des bains-douches ». Les bains-douches ouvriront en 1932.

 

Au début du XXe, le quartier de Saint-Lambert comptait une population ouvrière vivant dans des habitations à bon marché (HBM), qui remplacèrent progressivement les taudis insalubres à proximité des anciennes « fortifs ». Malgré une amélioration du niveau de vie, certains appartements n’étaient pas pourvus d’une salle de bain.

Occupés depuis 2011 par le collectif d’artistes La Main, les bains-douches ferment en 2017 pour un nouveau projet bioclimatique, "Réinventer Paris écologique", de la ville de Paris, destiné à la colocation et au coworking. L’immeuble restauré est inauguré en 2021.

en 1921

aujourd'hui

Le Café du Commerce - 51 rue du  Commerce

En 1921 ouvre le restaurant « Aux Mille Couverts » qui deviendra le Café du Commerce.

 

Le Café du Commerce appartient à la lignée des « bouillons » parisiens du XIXe siècle, établissements bon marché, à prix fixe et à grand débit. On y servait à l’origine, un bœuf en pot, surnommé « bouillon », puis des plats économiques vinrent enrichir la carte.

En 1920, l’immeuble devait être un magasin de tissus au coupon. En 1921, ce sera un restaurant à menu unique « Aux Mille Couverts », destiné aux ouvriers de l’industrie automobile du quartier Javel-Grenelle. Durant la Seconde Guerre mondiale, Monsieur Paul, propriétaire de l’époque, se rendra célèbre pour les prix modestes qu’il pratiquait hors marché noir. Une partie du prix des repas était subventionnée par la Mairie du XVe.

Rebaptisé Le Café du Commerce en 1988, il est repris en 2003 par Marie et Étienne Guerraud.

bouillon

bouillon

Les usines Citroën et le parc Citroën

En 1921, la Citroën Type B2, nouveau modèle dans la gamme Citroën, voit le jour : 1 886 exemplaires sont vendus. La fabrication en grande série de la B2 permettra à Citroën de s’affirmer comme 1er constructeur automobile. En 1929, la production totale est de 89 615 exemplaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1901, André Citroën installe une usine d’engrenage à chevrons en V au 31 quai de Grenelle.

En 1914, l’État délégua une partie de la fabrication du matériel de guerre à des entreprises privées. Les usines Citroën produiront 23 millions d’obus fabriqués essentiellement par des femmes, les « munitionnettes ».

 

Dès 1919, les usines de Javel se métamorphosent en atelier de construction de voitures avec « un projet d’automobile accessible à tous » et André Citroën applique les méthodes du taylorisme américain pour l’assemblage de véhicules en série : « produire cent voitures par jour d’un seul modèle ».

Des chaînes de montage modernisées furent créées : en 1934, celle de la Traction avant, en 1948, celle de la 2 CV et, en 1955, celle de la DS, produite à un million d’exemplaires. Malgré ces succès, les chaînes de montage s’avérèrent obsolètes.

De 1967 à 1983, les usines de Javel et de Grenelle fermèrent progressivement.

 

En 1975, naquit un projet de reconversion des terrains des usines en jardin.

Le parc André Citroën sera inauguré en 1992, avec, en bord du parc, un buste d’André Citroën.

 

Une plaque posée en 2013 sur l’entrée du collège Citroën rend hommage aux « Dames de  Javel - les munitionnettes ».

 

En 1958, un quai du XVe prendra le nom d'André Citroën.

Usines Citroën, années 20

Parc André Citroën 

 Buste d’André Citroën   

Bénédiction des voitures

à St Christophe-de-Javel

Les russes dans le XVe

Les Russes dans le XVe

L’immigration russe dans le XVe

Au cours des premières années suivant la Première Guerre mondiale, le XVe se transforme peu à peu en terre d’asile pour les immigrés russes qui fuient la Révolution d’Octobre ; beaucoup appartenaient à la noblesse, et aussi à l’armée russe.

La plus grande concentration d’émigrés russes s’est retrouvée dans le XVe pour deux raisons principales :

  1. La présence de l’usine Citroën et d’autres industries à cette époque où le front de Seine était une succession d’usines et de petites fabriques. Après la guerre de 14-18, ces travailleurs étaient plutôt bienvenus en France, ils ont contribué à la reconstruction d’après-guerre.

  2. Il y avait dans le XVe, des magasins d’alimentation, des restaurants (une cinquantaine dans les années 20 et 30), une bibliothèque, une annexe de la Croix-Rouge, un médecin, deux cliniques (la polyclinique de la Convention et une boulevard de Grenelle), une pharmacie boulevard de Grenelle, des ateliers de couture, une libraire, un fromager rue Lakanal, un rémouleur, un magasin tenu par un ancien militaire au 4 avenue Émile Zola, où les ouvriers russes de Citroën venaient se ravitailler pour leur repas de midi.

 

Les fameux chauffeurs de taxi firent longtemps partie du folklore de la capitale.

L'Association des chauffeurs et ouvriers russes de l'industrie automobile et l’Union générale des chauffeurs russes s’installent rue Saint-Charles.

Caricature de chauffeur de taxi russe, dans les années 20

Les églises russes dans le XVe

Dans le XVe, on a compté jusqu'à 4 à 5 églises russes :

 

L'église Saint-Séraphin-de-Sarov est consacrée en juillet 1933 ; située au 91 rue Lecourbe dans le jardin d’un foyer d’étudiants russes, elle est rattachée au Comité d'aide aux étudiants russes.

Elle est toujours en activité aujourd'hui.

La paroisse de la Présentation de la Vierge au Temple, située au 10 boulevard du Montparnasse XVe, fut créée en 1928, au fond de la cour des locaux de l’ACER (Action chrétienne des étudiants russes), mouvement de jeunesse russe.

L’église fut transférée en 1936 au 91 rue Olivier-de-Serres dans le XVe.

L'église russe des Trois-Saints-Docteurs, située au 5 rue Pétel, a été créée en 1931.

Le 31 mars 2016, une rue Mère Marie Skobtsov a été inaugurée dans le XVe arrondissement de Paris, à la hauteur du 88 rue de Lourmel.

Mère Marie Skobtsov est une moniale russe orthodoxe, intellectuelle, poétesse, exilée à Paris en 1923, où elle crée dans le XVe au 77 rue de Lourmel, un centre d’accueil pour intellectuels et émigrés déshérités et y installe une chapelle.

Résistante, elle est déportée et gazée à Ravensbrück le 31 mars 1945. Reconnue Juste parmi les Nations en 1985, elle est canonisée Sainte Mère Marie de Paris en janvier 2004. 

Le laboratoire Biothérapie 

1921 : Création du dentifrice Sanogyl

Dans leur laboratoire Biothérapie, situé au 5 rue Paul Barruel, Abraham Alperine et Charles Weisprem, deux Russes émigrés, créent la marque de dentifrice Sanogyl et fabriquent et commercialisent le premier dentifrice à pâte molle, au fluor, vendu en tube souple.

 

Ce laboratoire est également connu pour avoir eu comme collaborateur, de 1930 à 1937, le Dr Louis- Ferdinand Destouches, plus connu sous le nom de Louis-Ferdinand Céline.

Laboratoire de Biothérapie, 5 rue Paul-Barruel

Mère Marie Skobtsov

L’Association sportive russe

L’Association sportive russe, fondée en 1922 par des émigrés russes qui s'y regroupèrent pour pratiquer le sport en France, a son siège social dans le XVe.

Elle est encore aujourd'hui reconnue pour ses résultats sportifs et la qualité de ses écoles de tennis, de volley-ball et de tennis de table.

Le sport

Le  sport à Paris et dans le XVe

Tennis

1921 : Pour la 1re fois, l'Académie des sports décerne à Suzanne Lenglen* « la médaille d'or du sport féminin, récompensant la sportive la plus performante de l'année ».

La blancheur de ses tenues, de rigueur jusqu’alors dans le milieu du tennis, fait place aux couleurs vives valorisées par les architectes et urbanistes Art déco.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                    

Suzanne Lenglen - La sportive « Art déco »

* Dans le XVe : le centre Suzanne Lenglen du XVe, créé en 1977, est le plus grand centre sportif de Paris. Il est situé 2 rue Louis-Armand, XVe - Station Suzanne Lenglen du tramway T2.

Les Six Jours de Paris au Vel' d'Hiv'

1913-1989. La course cycliste, Les Six Jours de paris, fut organisée en 1913 et 1914, de 1921 à 1939 et de 1946 à 1958 au Vel' d'Hiv', rue Nélaton, à l’angle du boulevard de Grenelle. De 1984 à 1987, la course se déroulera au Palais omnisports de Paris-Bercy.

1921 : lors de la 3e édition des Six Jours de Paris, les vainqueurs furent Georges Sérès (France) et Oscar Egg (Suisse).

Les Six Jours de Paris était la plus populaire des courses qui se déroulaient au Vel' d’Hiv' : des cyclistes, par deux, se relayaient alors nuit et jour dans une atmosphère surchauffée.

En 1926 fut lancée l'élection de la « Reine des Six jours », chargée de donner le départ de la course ; ces reines étaient choisies dans le milieu des artistes populaires à la mode : Lys Gauty, Édith Piaf, Yvette Horner, Annie Cordy... 

Le Vel' d'Hiv' a été détruit en 1959.

 

Le Vel' d’Hiv' 

Georges Sérès en 1921  

Lys Gauty, reine des Six jours en 1934

                                                                                                     

En juillet 1942, Le Vel' d’Hiv' fut le théâtre de l’arrestation et du parcage de 8 160 juifs parisiens.

Plaque commémorative de la Rafle du Vel' d’Hiv' boulevard de Grenelle

Le vélodrome de Vaugirard 

Société de courses Pierre Besnoit, rue Olivier de Serres

Emplacement actuel de l’École nationale supérieure des Arts appliqués et Métiers d’art.

Le vélodrome de Vaugirard fut édifié en 1922, à l'angle des rues Olivier-de-Serres et Robert-Lindet, dans une cuvette en ciment de 181 m de long, aux virages relevés à 45° pour favoriser la vitesse.

Le directeur-fondateur en fut Pierre Benoist (également directeur du Parc des Princes et du Vel' d'Hiv') ; il fit venir à Vaugirard de grands noms du cyclisme, dont Charles Crupelandt (champion de France sur route en 1914). Le vélodrome offrit également des galas tauromachiques et des démonstrations canines. Il ferma ses portes à la fin des années 1950.

Le vélodrome de Vaugirard

Charles Crupelandt

Le foot féminin

17 avril 1921 : en finale du 1er championnat de France féminin ouvert aux clubs de province, « l'En Avant Paris » s'impose 3-0 face aux « Sportives de Reims ». 18 équipes féminines parisiennes ont participé à ce championnat.

1925 : le foot féminin est en crise :

  • « Le jeu ne vaut rien », dit Gabriel Hanot.

  • Le public boude les stades.

  • Henri Desgrange (L'Auto) est plus radical encore : « Que les jeunes filles fassent du sport entre elles, dans un terrain rigoureusement clos, inaccessible au public, oui d'accord. Mais qu'elles se donnent en spectacle, à certains jours de fêtes, où sera convié le public, qu'elles osent même courir après un ballon dans une prairie qui n'est pas entourée de murs épais, voilà qui est intolérable ! ».

1937 : dernière édition du championnat de Paris.

 

27 mars 1941 : le Gouvernement de Vichy « interdit vigoureusement » la pratique du football féminin.

 

29 mars 1970 : la Fédération française de foot reconnaît le football féminin tombé en désuétude en France depuis les années 1930.

Foot féminin dans les années 1920

Club de foot féminin « En Avant Paris »,

championnes de France en 1921

Les personnages célèbres du XVe

Personnages du XVe

Paul-Auguste Barruel (1841-1931)

Maire du XVe

En 1921, Paul-Auguste Barruel est maire du XVe ; il l'aura été de 1914 à 1931 et, dès 1932, son nom a été donné à une rue du XVe.

Paul Barruel

1841-1931

chimiste, industriel.

Adolphe Chérioux (1894-1934)

et Jean Chérioux (1928-2016)

Hommes politiques du XVe et de Paris

De 1894 à sa mort en 1934, Adolphe Chérioux est élu du XVe et siège au Conseil de Paris qu’il préside en 1908. En tant que président de la 3e commission à l’Hôtel de Ville, il œuvre comme urbaniste.

 

Il est à l'origine, dans le XVe, de l’arasement des fortifications dans les années 1920, du projet du Parc des expositions et de l’établissement de la ligne 12 du métro jusqu’à la porte de Versailles. Il multiplie les actions en faveur de l’instruction et de l’enfance : dans les années 1920, il fonde l’orphelinat départemental de Vitry-sur-Seine.

Adolphe Chérioux

square adolphe Chérioux                                                   rebaptisé Jean Chérioux

En 1969, Jean Chérioux, petit-fils d’Adolphe Chérioux, Président du Conseil de Paris, Sénateur, crée La Protection Sociale de Vaugirard 91 bis rue Falguière, qui accueille et accompagne adultes et adolescents en situation de handicap. Elle intègre le Foyer d’Hébergement Marie-Josée Chérioux où sont hébergés des adultes en situation de handicap. Depuis 2016, Joëlle Chérioux de Soultrait, ancienne élue du XVe, préside l’association.

Années 1920

Démolition des Fortifications,

boulevard Victor

Marguerite Yourcenar (1903-1987)

écrivaine, romancière, poétesse

En 1921, à 18 ans, Marguerite Yourcenar publie, sous le nom de Marg Yourcenar, son 1er livre, Le Jardin des chimères, un livre de poésie à la  librairie académique Perrin.

 

Marguerite Yourcenar, Marguerite Cleeweck de Crayencourt, est née à Bruxelles en 1903, décédée en 1987. Elle fut la première femme élue à l’Académie française en 1980.

En 2008, ouverture de la Médiathèque Marguerite Yourcenar, 41 rue d’Alleray.

L’allée Marguerite Yourcenar dans le XVe, a été inaugurée en 1995, entre la rue Desaix et la rue Edgar Faure.

La médiathèque

Marguerite Yourcenar

en 2021

Camille Saint-Saëns (1835-1921)

compositeur, pianiste, organiste

En 1921, Camille Saint-Saëns meurt à Alger.

En 1922, a lieu le premier concert public du Carnaval des animaux.

En 1924, une rue du XVe, située entre le 28 rue de la Fédération et le 27 boulevard de Grenelle, est appelée rue Saint-Saëns.

 Pasteur (1822-1895)

1re vaccination BCG par l'Institut Pasteur de Lille 

En 1921, le vaccin BCG est utilisé pour la 1re fois pour de jeunes enfants et sera diffusé dans le monde à partir de 1928.

Louis Pasteur et Émile Roux ouvrent en 1888 l’Institut Pasteur dans le XVe, rue Dutot.

En 1894, Louis Pasteur choisit Albert Calmette comme 1er directeur de l’Institut Pasteur de Lille ; il sera, avec Camille Guérin, l’inventeur du vaccin BCG contre la tuberculose.

Louis Pasteur

Le dispensaire - Institut Pasteur de Lille

Antoine Bourdelle (1861-1929)

sculpteur

En 1884, Antoine Bourdelle entre à l'École des beaux-arts de Paris où il est l'élève d'Alexandre Falguière.

En 1893, il est engagé comme praticien dans l'atelier d'Auguste Rodin avec lequel il collaborera pendant quinze ans.

Avec « Héraklès archer », réalisé en 1909, il obtient un succès retentissant qui lui ouvre la porte d'une renommée internationale. Il enseigne à l'Académie de la Grande Chaumière (Montparnasse) à de nombreux élèves comme Giacometti, Maillol, Iché, Germaine Richier.

En 1909, Bourdelle découvre la danseuse Isadora Duncan, au Châtelet. Il la fera apparaître à neuf reprises dans la frise qui couronne le théâtre des Champs-Élysées*, dans des poses différentes ; il lui adjoindra Nijinsky au-dessus des portes d’accès du théâtre, réunissant les deux chorégraphes qui ont révolutionné la danse.

* Construit en 1913, le théâtre des Champs-Élysées est considéré comme l’un des premiers représentants du style Art déco.

Théâtre des Champs-Élysées

Bas-relief La Danse,

Bourdelle 

Carpeaux

par Bourdelle

Mairie du XVe

Il épouse Cléopâtre Sevastos, son élève, dont il aura une fille Rhodia. Devenue conservateur en 1972, Rhodia enrichira les collections du musée Bourdelle (XVe) et sera soucieuse de faire rayonner l’œuvre de son père à travers le monde.

Musée Bourdelle - Paris XVe

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