1921 - 2021 LE CENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE GEORGES BRASSENS
Brassens, un artiste aux multiples talents

Amoureux des mots et de la langue française, poète, parolier, chansonnier, romancier, acteur, créateur de musique de films...
Georges Brassens a laissé derrière lui une œuvre immense.
Jugez plutôt...
Les chansons
172 chansons enregistrées
14 albums
3 chansons jamais enregistrées
11 chansons pour d'autres chanteurs
30 chansons posthumes
20 millions de disques vendus
Certaines chansons furent censurées
comme Gare au gorille, censurée par l’ORTF en 1953, malgré un couplet retiré par Georges Brassens, et qui passa finalement à Europe 1 en 1955.
D'autres firent scandale
comme La mauvaise réputation, interdite d’antenne en 1952, La complainte des filles de joie, Les deux oncles, La tondue, La guerre de 14-18...
Mais Brassens, c'est aussi La chanson du hérisson interprétée avec Henri Salvador dans
le conte musical pour enfants, Émilie jolie, créé par Philippe Chatel, en 1979.
ou un album enregistré au profit de l'Association Perce-Neige de Lino Ventura en 1981
Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse.
Pour retrouver les chansons de Georges Brassens,
ACE15 vous conseille

2010
L'intégrale Brassens
des albums originaux
Les 25 chansons cultes de Brassens
TOP à Brassens - INA
avec vidéos de Georges Brassens chantant
Les concerts
LES 3 Baudets – Bobino – L’Olympia – LE TNP – Le Palais des Sports
1953 - 1972

1er concert
aux 3 Baudets, octobre 1953

1er concert à Bobino, 1956

1er concert à l’Olympia, 17 octobre 1958


Au TNP avec
Juliette Gréco
en 1re partie,
1966
Au Palais des Sports, 30 octobre 1972
pour l’abolition de la peine de mort
Les films
Georges Brassens a écrit des chansons pour le cinéma et a également été acteur :
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En 1953, pour le film de Jacques Becker, Rue de l'Estrapade, il compose chanson Le parapluie, interprétée par Daniel Gélin.
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Et toujours en 1953, Chanson pour l'auvergnat, chantée par Marina Vlady dans Le craneur, un film de Dimitri Kirsanoff.
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En 1957, il est acteur dans l'unique film auquel il participera, Porte des lilas, un film de René Clair.
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Affiche
du film
Porte des lilas
Extrait du film Porte des lilas
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En 1965, Brassens compose Les copains d'abord pour le film Les copains de son ami Yves Robert. Le film est sorti en 1965.
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En 1969, il interprète la chanson Heureux qui comme Ulysse, dans le film du même nom d’Henri Colpi. Les paroles sont écrites par Henri Colpi et la musique par Georges Delerue.
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En 1971, il crée la musique du film de Michel Audiard Le drapeau flotte sur la marmite.
En 1996, Renaud chante Je suis un voyou, dans un clip réalisé à partir du film Porte des Lilas, dans lequel a tourné Georges Brassens.
Grâce aux techniques audiovisuelles, Renaud côtoie dans ce clip Brassens, quinze ans après sa disparition.
En 2002, Danielle Darrieux chante Il n'y a pas d'amour heureux dans le film 8 femmes de François Ozon
La langue
Georges Brassens :
« La langue, on doit jouer avec,
… autrefois, la langue naissait partout,
… à Sète on parlera comme aux informations. »
Regardez ci-dessous une émission où Georges Brassens s'entretient avec Jean-Pierre Chabrol.
Il parle de la langue, de sa constitution, du danger de son uniformisation.
Émission La mâle parole, Jean-Pierre Chabrol, A2, 1976

Georges Brassens :
« Tout est dans mes chansons,
il ne faut pas chercher à en savoir plus. »
Georges Brassens :
« Le plus difficile pour moi c’est de faire du Brassens. »
Chez Georges Brassens, on peut trouver aussi bien une langue châtiée, des références classiques, des mots populaires, des expressions de la rue, des mots d’argots, que de la verve gauloise !
Voilà ce qu'en dit Agnès Tytgat dans L’univers symbolique de Brassens, Ed. Carpentier, 2004.
« Le langage même de Brassens l’isole du commun des mortels car il n’appartient qu’à lui : "foutrement moyenâgeux", nostalgique d’un art du dire plus encore que d’un art de vivre, Brassens, s’il puise à de multiples sources langagières – ancien ou vieux français, langue classique, argot ancien et contemporain – opère un constant télescopage entre elles et les fait fusionner dans un verbe unique dont il est le seul grammairien. »
Écouter l'entretien avec Georges Brassens sur l'A2 en 1979, rue Santos Dumont à propos de sa chanson Fernande,
de la télé, de la lecture, de l’écriture des chansons,
de la musique des chansons, etc.
Les mots
Pour appréhender les mots de Brassens, voici une sélection d'extraits réalisée à partir du livre de Jean-Louis Garitte, Parlez-vous Le Brassens ? aux éditions Le Bord de L’Eau, avril 2007 :
Les expressions :
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À la six-quatre-deux (La légion d’honneur),
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Aller se faire voir chez les Grecs (Le pornographe),
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Courir le cotillon (Le moyenâgeux),
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Embrasser à bouche que veux-tu (Je suis un voyou),
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Être du bois dont on fait les flûtes (Auprès de mon arbre),
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Faire tintin (Tempête dans un bénitier),
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Jouer les mouches du coche (Cupidon s’en fout),
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Laisser pisser le mérinos (Le mérinos),
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Renvoyer aux calendes grecques (Mourir pour des idées),
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Rire comme un bossu (La fessée),
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S’en battre l’œil (Auprès de mon arbre),
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Se rincer la dalle (La rose, la bouteille et la poignée de main)…
Les « gros mots » : Cornegidouille, Crénom de nom, Foutre, Jarnicoton, Jarnidieu, Palsambleu, Par Jupiter, Pasquedieu, Putain, Sapristi, Ventre-saint-gris, Christi, Vertudieu…
(La ronde des jurons et autres chansons)
Les « Galerie de portraits » :
L’argousin, La blanche caille, La bougresse, Le cabotin, Le cogne, Le cornard, La cousette, Le croquant, La donzelle, L’écornifleur, Le fesse-mathieu, Le foutriquet, Le galeux, Le gandin, Le gavroche, Le gniard, Le goguenard, Le gouailleur, La gourgandine, Le gredin, Le grigou, Le grimaud, La grisette, La grue, La gueuse, La harengère, Le hobereau, Le hussard, L’ingénu, Le lampiste, Le loustic, Le mal embouché, Le malotru, Le manant, Le maraud, Le maroufle, Le matamore, La mégère, La midinette, Le minus, Le mitron, Le mufle, Le nabab, L’ostrogoth, Le paillard, Le pandore, Le pastoureau, Le pauvret, La peau de vache, La pécore, Le peinard, Le pendard, La pimbêche, La pipelette, La pisseuse, Le pochard, Le poissard, Le poivrot, Le polisson, Le potache, La promise, Le propre à rien, La punaise, Le rejeton, Le ribaud, Le robin, La rombière, Le roturier, La roulure, Le rustre, Le sbire, La sirène, La soubrette, Le soupirant, Le spadassin, La suffragette, Le tambour-major, Le tocard, Le turlupin, Le va-nu-pieds, Le va-t-en-guerre…
Georges Brassens ou l'amour de la musique et de la langue française
Interview de Georges Brassens par Philippe Némo
17 février 1979 – Les samedis de France Culture
Extraits - Georges Brassens :
« Il faut que mes chansons aient l'air d'être parlées. Il faut que ceux qui m'entendent croient que je ne sais pas chanter, croient que je fais des petites musiquettes faciles. Il ne faut pas qu'au moyen d'artifices musicaux je détourne l'attention du texte … Pour mettre des paroles sur une musique - et pour trouver déjà une musique - il faut quand même une espèce de don, même si on écrit des conneries, et Dieu sait si on ne s'en prive pas, il faut le don de mettre les trois syllabes qu'il faut sur les trois notes qu'il faut … Je ne peux pas l'expliquer mieux que ça … C'est tout un art ».
Cliquez sur les images ci-dessous
pour écouter ces émissions
Une vie, une œuvre : Brassens sous influence
Émission de Victor Macé de Lépinay,
1 octobre 2011 – France Culture :
Victor Macé de Lépinay et ses invités commentent les paroles, la musique, les influences littéraires du chanteur-poète.
Extraits d’interviews de Georges Brassens :
« Je fais attention à ce que j’écris, c’est une épreuve,
la plus difficile pour être réécouté…
Mettre les notes qu’il faut sur les mots qu’il faut…
Dire je t’aime au moment où il faut… »
Brassens toujours vivant, J’ai rendez-vous avec vous
Feuilleton radiophonique, émission de France Inter, 29 juillet 2016
Interventions de Thomas Dutronc, Gilles Vigneault, Raymond Devos, Jacques Séguéla…
Extrait - Georges Brassens :
« J’ai quand même l’impression de ressembler à mes chansons, je crois oui.
Je ne suis pas l’ours qu’on annonce à l’affiche,
mais il y a quand même un peu de vrai là-dedans »
Cliquez sur l'mage ci-dessous
pour écouter ses émissions

Les romans
Georges Brassens a écrit des poèmes dès sa jeunesse, des chansons, puis deux romans La lune écoute aux portes et La tour des miracles.
Jean-Pierre Liégeois évoque et commente les écrits de Georges Brassens
dans une émission de France Culture, le 2 février 2011 :
Brassens, paroles et musiques, épisode 2, La Compagnie des œuvres
Extraits - Jean Paul Liégeois. :
« … Son 1er roman, La lune écoute aux portes, publié en 1947…
quasiment surréaliste... quasiment scatologique…
imprimé à 50 exemplaires sur les presses du journal Le Libertaire…
avait était refusé par Gaston Gallimard… échec total…
Le second, La tour des miracles, publié en 1954 aux Jeunes Auteurs Réunis, Brassens avait déjà accédé au succès dans la chanson : échec total…
il a abandonné l’idée d’avoir essayé d’avoir du succès en littérature…
mais l’écriture a été sa passion jusqu’à la fin de sa vie… »
Cliquez sur l'image ci-dessous
pour écouter cette émission
Brassens, œuvres complètes, Jean Paul Liégeois, Le Cherche Midi, 2021
Tous les écrits de Georges Brassens, ses poèmes, ses romans, ses préfaces, ses écrits libertaires et sa correspondance réunis en un seul volume
par Jean-Paul Liégeois, journaliste, auteur, directeur de collection.
La poésie
Georges Brassens :
« Je suis un poète, pas un saltimbanque. »
Georges Brassens, qui obtient en 1967 le Grand prix de la poésie de l'Académie française, met des poèmes en musique :
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Il n'y a pas d'amour heureux de Louis Aragon,
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Le petit cheval et La marine de Paul Fort,
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La ballade des dames du temps jadis de François Villon,
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Gastibelza et La légende de la nonne de Victor Hugo,
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Le verger du roi Louis de Théodore de Banville,
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La prière de Francis Jammes,
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Les passantes d’Antoine Pol, etc.
Georges Brassens :
« Je ne sais pas si je suis poète,
il est possible que je le sois un petit peu,
mais peu m’importe.
Je mélange des paroles et de la musique,
et puis je les chante. »

Manuscrit de Georges Brassens
Il suffit de passer le pont
Georges Brassens rend hommage au poète Paul Fort
dont il avait mis en chanson Le petit cheval.
Il l’a rencontré en 1962
Georges Brassens :
« J’avais peur qu’il prenne mal les poèmes mis en musique …
il m’a pris dans ses bras »

Georges Brassens et le poète Paul Fort
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Émission À la vitrine du libraire, RTF, INA, 1963 :
À l'occasion de la sortie du livre de ses textes dans la collection « Poètes d'aujourd'hui », Éditions Seghers, Georges Brassens parle de ses textes qui précèdent les mélodies et il explique comment il fait correspondre les deux. Il parle de ses sources d'inspiration, des poètes qu'il aime, des rythmes de la poésie et de ses thèmes de prédilection (Dieu, l'amour, la mort).
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