1921 - 2021 : LE CENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE GEORGES BRASSENS
Découvrez nos rubriques :
Les musts Brassens
d'ACE15
Quizz
Si Brassens m'était conté
Jean-Paul Liégeois, éditeur des œuvres complètes de Brassens, raconte...
Jean-Paul Liégeois est journaliste, écrivain et directeur de collections.
Il a édité au Cherche Midi les œuvres complètes de Brassens, un recueil de 1600 pages reprenant les chansons de Brassens, ses pièces de théâtre, ses poèmes, ses lettres à Toussenot, etc.
Il nous raconte sa première rencontre avec Brassens Impasse Florimond où René Fallet, dont il écrivait une biographie, l'avait emmené pour parler d'amitié.
Interviewé par Ghislène Fonlladosa, il nous explique qu'il a voulu par son travail faire connaître à tous toutes les facettes de Brassens et expliquer le cheminement littéraire qui l'a conduit à écrire des chansons.
Jean-Paul Liégeois, qui a créé Initiatives Chansons avec Gilles Tcherniak, association partenaire d'ACE15 sélectionnant chaque année de jeunes talents pour les Journées Brassens et de la chanson française, nous livre enfin son analyse de l'impact que Brassens a aujourd'hui sur la jeune génération d'artistes.
Une interview exclusive de Bertrand Dicale pour ACE15
Bertrand Dicale, journaliste et chroniqueur sur France Info "Des chansons qui font l'actu" et "Des chansons qui font l'histoire", est un spécialiste de la chanson française. Il est l'auteur du Dictionnaire amoureux de la chanson française et de La chanson française pour les nuls. Il a également publié en 2011 Brassens ?
Bertrand Dicale a été en 2019 le parrain des Journées Georges Brassens et de la chanson française et fait partie du Jury du Prix littéraire Georges Brassens.
À l'occasion du Centenaire de la naissance de Georges Brassens, Bertrand Dicale a accepté de répondre aux questions d'ACE15, lui qui rappelle à chaque occasion qu'"il a été élevé par son père, sa mère et Georges Brassens".
Au cours de cet entretien mené par Ghislène Fonlladosa, Bertrand Dicale nous dira quelle est la singularité de Georges Brassens, pourquoi c'est un chanteur populaire et nous expliquera ce qui se cache derrière le point d'interrogation du titre de son livre Brassens ?
Pierre Vedel raconte les repas de copains
dans une interview exclusive pour ACE15
Qui participaient à ces repas de copains
qui commençaient à 13h et se terminaient à 4h du matin ?
Qu'y dégustait-on et qui préparait la cuisine ?
Combien de bouteilles étaient vidées ?
Autant d'anecdotes amusantes que vous livre cette interview
donnée à ACE15 parr Pierre Vedel, le célèbre restaurateur deux fois étoilé
Deux magnifiques lithographies de Georges Brassens
créées par Philippe Ledru
Philippe Ledru, photographe et grand reporter pour l'agence Sygma, est l'auteur de cette photo énigmatique de Simone Veil dont il nous livre le secret.
Une vingtaine de ses photos seront exposées à partir du 29 mai à la Mairie de Paris dans le cadre de l'exposition "On vous aime, Madame".
Philippe Ledru est également bénévole d'ACE15 et a créé pour le Centenaire de la naissance de Brassens deux magnifiques lithographies de Georges Brassens qu'il commercialise au profit d'ACE15.
Découvrez les vite !
Pleins feux sur Georges Brassens
A l'occasion de la Saint Georges, nous vous proposons de fêter le centenaire de la naissance de Georges Brassens en illustrant sa vie, ses chansons, sa carrière, ses amis… et la reconnaissance qu’il a reçue et reçoit par des livres, des disques, des concerts ou lors d’émissions de radio ou de télévision.
Il nous a fallu faire des choix pour illustrer ce Centenaire tant Brassens a inspiré et inspire encore. Votre curiosité vous amènera sans aucun doute à partir à la recherche d’autres documents passionnants.
ACE15 remercie pour leurs informations et illustrations,
les auteurs, éditeurs, journalistes, chroniqueurs et ses partenaires :
-
Le site de Auprès De Son Arbre - https://www.aupresdesonarbre.com/
-
Le site Les Amis de Georges - http://www.lesamisdegeorges.com/
-
Le site Brassens - https://www.georges-brassens.fr/
-
L’Espace Georges Brassens à Sète - https://www.espace-brassens.fr/
-
Françoise Canetti et aux Productions Jacques Canetti - https://jacques-canetti.com/
-
Philippe Ledru, photographe
-
Delphine Schrotter et aux libraires du Marché du livre anciens 15e https://www.marchedulivre-paris.fr/
-
Nos partenaires : Le Crédit Mutuel Paris 15 Convention, la Librairie Le Divan, Le Dupont Café, Auprès De Son Arbre, Initiatives Chansons, Le Robert, Les Amis de Georges, la Sacem, La Mairie du 15e, La Mairie de Paris, Le Conseil Régional d’Ile de France.
Les années 20 à Paris et dans le XVe
Dans cette chronique, nous vous proposons de profiter du Centenaire Georges Brassens pour faire un retour sur ce qui se passait à Paris et, en particulier, dans le XVe arrondissement en 1921 et, plus généralement, dans les années 20.
Les années 1920-1929, les Années Folles, seront d’une exceptionnelle créativité culturelle et artistique ; toute la société évolue et, après la guerre de 14-18, les Français redécouvrent le plaisir de s’amuser. Un mouvement d'euphorie et de libération envahit toute la France, dont le XVe, notamment Montparnasse, en sera un lieu bouillonnant !
À partir d’anecdotes, de points d’histoire, d’événements, de personnalités marquantes, de lieux remarquables, ACE15 vous invite à découvrir ou redécouvrir, par des photos et des illustrations quand cela nous a été possible, l’année 1921 et les années folles de 1920 à 1929, dans le XVe et à Paris.
ACE15 remercie pour leurs informations et illustrations :
-
Le Valgirardin - https://valgirardin.fr/
-
La Société historique et archéologique du XVe - https://www.paris15histoire.com/
-
Andrei Korliakov, historien-iconographe spécialisé en émigration russe vers l’Europe, auteur d’albums de photographies https://www.emigrationrusse.com/
Après la Première Guerre mondiale, de 1920 à 1929, Paris connaît dix années d’effervescence et de libération totale : révolution culturelle et sociale, libération sexuelle. Les années folles sont l’occasion pour la femme de classe sociale moyenne ou fortunée, de goûter à toutes sortes de nouvelles libertés.
Paris devient alors le lieu de toutes les avant-gardes artistiques françaises et internationales. La fête est le mot d’ordre.
À Montparnasse, dans les XVe et XIVe arrondissements, c’est au Dôme, à la Coupole, au Select, à la Rotonde ou à la Closerie des Lilas, brasseries bon marché de Montparnasse, que se retrouve un monde cosmopolite, André Breton, Foujita, Brancusi, Modigliani, Picasso…
Les Américains fuyant la prude et ségrégationniste Amérique, arrivent à Montparnasse, Man Ray, Joséphine Baker, Gertrude Stein, Ernest Hemingway*…
*Ernest Hemingway a, depuis 1994, une rue qui porte son nom dans le XVe, entre la rue Leblanc et le boulevard Martial Vallin.
La crise économique mondiale de 1929 donnera un grand coup d’arrêt à cette explosion créative, mais ces années 20, devenues quelque peu mythiques, méritent bien qu'on se remémore ce qui s’est passé durant cette période dans différents domaines à Paris et dans le XVe.
La mode des années 20
Les couturiers Jean Patou, Jeanne Lanvin, Paul Poiret ou Coco Chanel libèrent le corps de la femme. Une forme droite, longiligne, est un élément très caractéristique du style des années 1920. Les femmes, libérées du carcan du corset, adoptent une silhouette androgyne et portent des robes avec une taille très basse. Le mot d’ordre : porter des vêtements confortables et pratiques.
Le phénomène garçonne, – La “coupe à la garçonne” – né de l'émancipation des femmes et d'une revendication pour l'égalité des sexes, reflète la mutation culturelle des années 20 dans la représentation du genre féminin.
La coupe à la garçonne, tout comme le port du pantalon par les femmes, font scandale. L’image de la femme qui fume (des américaines) se banalise.
LE 15e ACCUEILLE LES ARTISTES
Louise Brooks actrice américaine
La coupe garçonne
La mode
la cigarette - Henri Lebasque 1921
Les music-halls
Les années 20 voient apparaître une culture populaire.
Grâce à la radio, toutes les classes sociales peuvent découvrir la chanson.
Le music-hall remplace le café-concert et les vedettes deviennent des embblèmes de vie à la parisienne.
Parmi les vedettes les plus connues du music-hall, citons :
-
Joséphine Baker : Mon pays c’est Paris
-
Mistinguett : Ça c’est Paris - Mon homme
-
Georgius : La plus belle des javas
-
Maurice Chevalier : Valentine
-
Berthe Sylva : Les roses blanches
-
Jean Gabin : Quand on s'promène au bord de l’eau
Mistinguett
Maurice Chevalier
Joséphine Baker
Les nouvelles danses
Le charleston est introduit en France en 1925 par la « Revue nègre » et la danseuse américaine Joséphine Baker, qui le danse dans les principaux établissements de l'époque, notamment le Bal nègre, rue Blomet dans le XVe.
Outre le charleston, de nouvelles danses arrivent des États-Unis : le lindy hop, le foxtrot, le black bottom.
Eté 1921 : coup de sirocco sur Paris
Pic de chaleur à Paris les 28 et 29 juillet 1921 : Le thermomètre monte jusqu'à 38°4 à l'ombre !
Un vent du sud sec et chaud souffle sur Paris.
« Pas un seul météorologue n'avait prévu le sirocco qui a soufflé le 28 juillet sur Paris. Voilà tous les volets qui battent et les chapeaux qui s'envolent. La bourrasque brûle les visages et à peine ouvre-t-on la bouche qu'une coulée de feu descend dans votre larynx », est-il écrit dans Le Figaro du 29 juillet 1921.
Cette tempête se calme au bout de deux heures.
Baignades dans la Seine
Piscine improvisée
Emission du timbre "La semeuse, Postes Paris 1921"
En 1921, l’écrivain-journaliste Régis Messac s'interroge sur cette « Semeuse qui chemine au milieu du désert en tournant le dos au soleil. Phénomène véritablement surprenant, du côté du soleil, notre Semeuse est plongée dans l’ombre, c’est du côté de l’ombre qu’elle se trouve en pleine lumière… Est-ce à cause de cette étrange particularité que nous avons conservé cette absurde image ? ...».
Ce type de timbre appartient à la famille des types Semeuses, timbre gravé par Eugène Mouchon, d'après une plaque en relief d’Oscar Roty*. Le motif représente une allégorie agraire, une femme appelée « La Semeuse », qui sème du grain.
*Oscar Roty a une rue dans le XVe.
Musée de la Poste, 34 bd de Vaugirard. Collections philatéliques.
Le XVe accueille de nombreux artistes
Dans le XVe, quartier populaire, des ateliers à bon marché accueillent des artistes venus notamment de Montmartre, des États-Unis, ou fuyant les pogroms de l’Europe de l’Est.
Des cités d’artistes se créent : La Ruche, la cité Falguière, l’Impasse Ronsin, la villa Marie-Vassilieff.
Kiki de Montparnasse
En 1921, Kiki de Montparnasse devient la compagne et le modèle préféré de Man Ray, photographe américain qui trouve son physique « de la tête aux pieds, irréprochable ».
Arrivée à Paris en 1913, Alice Prin, qui deviendra Kiki de Montparnasse, l’égérie des années 20 à Montparnasse, s’installe rue Carcel dans le XVe ; elle posera et aura de multiples relations avec les peintres de Montparnasse et de La Ruche, notamment Modigliani, Kisling, Soutine qui l’accueillent, Foujita de la Cité Falguière ou encore Maurice Mendjisky.
Kiki, Foujita, 1925
Kiki, photo Man Ray
Violon d’Ingres, 1924
Kiki, photo Man Ray, 1921
Créé en 2014, fermé fin 2016, situé 15 square de Vergennes, Paris XVe, le musée Mendjisky était consacré au peintre polonais Maurice Mendjisky (1890-1951), qui s'installa à Montparnasse en 1906, et à l’École de Paris qui, au début du XXe siècle, fit de Paris la capitale de l’art. Il eut une liaison dans les années 20 avec Kiki de Montparnasse.
Kiki de Montparnasse par Menjisky
LE BAL NÈGRE, 33 RUE BLOMET
En 1924, un Martiniquais, Jean Rézard des Wouves, après avoir tenu des réunions électorales dans l’arrière-salle d’un café du 33 rue Blomet, crée un bal destiné à ses compatriotes. C’est bientôt le lieu de rendez-vous de toute la population antillaise, africaine et américaine de Paris ; il deviendra très vite connu des artistes, peintres, poètes, écrivains… qui fréquentaient les cafés de Montparnasse.
On y croise le poète Robert Desnos et ses amis surréalistes, les peintres Pascin, Picasso, Miró, Kisling, Foujita…, Jacques Prévert, Cocteau, le sculpteur Calder, Man Ray, les romanciers Raymond Queneau, Paul Morand, des artistes du music-hall, Maurice Chevalier, Mistinguett, Joséphine Baker et aussi Sartre, Simone de Beauvoir, Camus, Boris Vian, Juliette Gréco, qui feront plus tard la légende de Saint Germain des Prés…
Durant la Seconde Guerre mondiale, l’occupant interdit les activités du Bal Nègre, qui reprennent entre 1945 et 1962, mais sans retrouver ni l’aura, ni le succès d’antan.
Le Bal de la rue Blomet - Sem
J Baker - Van Dongen
Entre 2011 et 2017, le Bal Nègre est réinventé par Guillaume Cornu et prend le nom de Bal Blomet. Il offre une programmation multiculturelle de grande qualité.
Les ateliers du 45 rue Blomet
et le square de l'Oiseau lunaire
Au début des années 20, le peintre et sculpteur Joan Miró a son atelier au 45 rue Blomet.
En 1926, Robert Desnos s’y s’installe dans l’atelier qu’André Masson occupait. Le 45 rue Blomet sera l’un des foyers marquants des débuts du surréalisme.
Robert Desnos baptisera le Bal Blomet « Bal Nègre » dans le quotidien Comœdia : « Dans l’un des plus romantiques quartiers de Paris, où chaque porte cochère dissimule un jardin et des tonnelles, un bal oriental s’est installé. Un véritable bal nègre. »
Les ateliers furent détruits en 1950 pour faire place au square Blomet en 1969, rebaptisé square de L’Oiseau lunaire en juin 2010 du nom de la sculpture de Miró qu'il abrite.
L’oiseau lunaire
Plaque 45 rue Blomet
La Ruche - Impasse de Dantzig
Baptisée La Ruche pour évoquer l’activité intense de ses artistes, ses éléments architecturaux proviennent de l’Exposition universelle de 1900 : la grille de l’entrée principale provient du pavillon de la Femme, les cariatides de la Rotonde du pavillon d’Indonésie.
L'Entre-deux-guerres, avec notamment le décès de son fondateur Alfred Boucher en 1934, marque un tournant pour La Ruche et son déclin progressif.
Après la Seconde Guerre mondiale, sa réputation s'amenuisant, la cité des arts n'est plus entretenue. La Ruche est menacée de destruction en 1965. La Fondation La Ruche-Seydoux, créée en 1985 grâce à la donation de Geneviève Seydoux, en assure la gestion, la restauration et l’entretien. La Ruche est toujours occupée par des artistes.
Parmi ses occupants historiques : Fernand Léger, Chaïm Soutine, Zadkine, Archipenko, Marc Chagall, Michel Kikoïne, Jacques Chapiro, Jacques Lipchitz, Henri Laurens, Blaise Cendrars, Modigliani, Léger… et bien sûr Alfred Boucher.
La Ruche années 1920
La Ruche en 2021
La cité Falguière
Cette impasse s'ouvre entre les 72 et 74 de la rue des Fourneaux, qui deviendra en 1901 la rue Falguière.
Le sculpteur Jules-Ernest Bouillot, praticien de Falguière, achète en 1861 un terrain rue du chemin des Fourneaux. Il y fit construire les ateliers dans l’impasse Frémin, nom de ancien propriétaire. Puis, l'impasse prend le nom de cité des Fourneaux ; elle est accolée aux locaux de l'Institut Pasteur.
Dans les années 1910-1920, trait d'union entre Montparnasse et La Ruche, la cité Falguière attire des artistes qui font le va-et-vient entre ces pôles d'attraction. Gauguin, Modigliani*, Brancusi, Soutine, Fujita s’y installent.
Les ateliers ont été rasés dans les années 1960. Les seuls rescapés, ceux des numéros 9 et 11, ont peu changé d'aspect au cours des décennies.
* Depuis 1981, Modigliani a une rue qui porte son nom dans le XVe entre la rue Saint Charles et la rue Jondkind.
Le 11 cité Falguière
par Soutine 1916
La cité Falguière en 2021
L'impasse Ronsin
Située 152 rue de Vaugirard, cette impasse a disparu dans les années 1970, absorbée par l'hôpital Necker. Elle avait 125 mètres de long et 8 de large et mêlait pavillons, ateliers et hangars.
De 1874 à 1970, elle fut un des hauts lieux du quartier Montparnasse, où de nombreux artistes s’installèrent. De 1916 à 1957 : le sculpteur roumain Brancusi, dont l'atelier est aujourd’hui reconstitué sur l’esplanade du centre Pompidou, Bob Rauschenberg, Larry Rivers, Max Ernst.
Le n° 11 de l’impasse devint un des centres où se créait l’art contemporain, du Pop Art au Nouveau réalisme. S'y installent en 1958 Yves Klein, Jasper Jones, Daniel Spoerri, Claude et François-Xavier Lalanne, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle, qui y crée, en 1961, ses premières performances « Tirs à la carabine » avec des poches de peinture de couleurs et des détritus préfigurant ses célèbres « Nanas ».
L’impasse Ronsin dans les années 20
Niki de Saint Phalle - Tirs à la carabine
La villa Marie Vassilieff
Au 21 avenue du Maine, cette impasse d’artisans, fut développée en cité d’artistes en 1901 par Joseph Roux à partir de pavillons récupérés de l’Exposition universelle de 1900. Dans les années 20, de multiples activités d’art animent la cité.
En 1907, Marie Vassilieff (1884-1957), après avoir étudié à l'École des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, arrive à Paris. Elle s’intègre dans la communauté artistique parisienne. En 1915, elle ouvre une « Cantine » pour les jeunes artistes désargentés : Utrillo, Modigliani, Foujita, Picasso, Matisse, Apollinaire, Cocteau, Cendrars, Brancusi… Elle décore, en 1927, deux piliers de la brasserie La Coupole. Au début des années 1930, elle quitte son atelier-cantine. Mais l’impasse du Maine continuera à abriter des ateliers d’artistes et artisans pendant plusieurs décennies.
À partir des années 1950, les photographes Roger Pic et Marc Vaux eurent un atelier et créèrent un lieu d’exposition de témoignages sur les artistes de Montparnasse, ancêtre du Musée du Montparnasse, ouvert de 1998 à 2013. En 2016, le musée a cédé sa place à Béton Salon, centre de recherche en arts visuels. En 2003, l’allée accueille les œuvres du sculpteur brésilien, né en Pologne, Frans Krajcberg.
En 2016, l’impasse du 21 avenue du Maine est dénommée Villa Marie Vassilieff.
Les lieux célèbres du XVe dans les années 20
Les cinémas dans le XVe
De nombreux cinémas s’ouvrent dans le XVe à partir des années 1910. Ils disparaîtront petit à petit devant l’évolution des techniques cinématographiques et la modernisation des salles de cinéma.
Les principales salles de cinéma du XVe dans les années 1920 sont les suivantes :
-
L’Artistic Cinéma en 1913, 115 rue Lecourbe. En 1920, il devient le Lecourbe Pathé et est démoli en 1962.
-
Le Casino de Vaugirard, 35 rue Castagnary, 1908-1920.
-
Le Magic Cinéma, 204 rue de la Convention. Créé en 1911, devenu en 1971 l’UGC Convention, il est fermé en 2005.
-
Le Spendid Palace, 60 avenue de la Motte-Picquet. Créé en 1919, reconstruit en 1959, devenu le Kinopanorama, il est fermé en 2002.
-
Le Cambronne, 100 rue Cambronne, 1909-1981.
cinéma rue du théatre
-
En octobre 1921, Charlie CHAPLIN présente à Paris son film LE KID sorti en janvier à New York.
-
Décembre 2009 : le cinéma Saint-Lambert, créé en 1935, devient le Chaplin-Saint-Lambert en hommage à Charlie Chaplin.
Le Théâtre de Grenelle - 55 rue de la Croix-Nivert
1921 : l’avenir du théâtre s’obscurcit… Au programme : revues, drames épiques ou d'avant-garde audacieux.
Inauguré en 1828, le théâtre de Grenelle était une salle de théâtre parisienne de 1 100 places gérée par les frères Seveste. Du fait de la médiocrité de ses spectacles, le théâtre périclite rapidement et ferme en 1929. Détruit, il est remplacé, en rez-de-chaussée, jusqu’en 1983, par le cinéma Le Palace.
2021 : aujourd'hui, le rez-de-chaussée du théâtre sert de lieu de prière aux Ismaéliens (Fondation Agha Khan).
L’Imprimerie nationale - 27 rue de la Convention
En 1921, l'Imprimerie nationale investit le 27 rue de la Convention.
L’Hôtel de Rohan n’est pas adapté aux nouvelles machines en usage dans les ateliers de l’Imprimerie nationale. En 1902, débute un programme de construction de nouveaux bâtiments, rue de la Convention. Les bâtiments sont prêts en 1912, mais la guerre reporte l’emménagement dans ces lieux et c’est seulement en 1921 que le personnel intègre la rue de la Convention. En 2014, l’Imprimerie nationale quitte le XVe pour Flers-en-Escrebieux, près de Douai. Le lieu réhabilité abrite le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères depuis 2009 ; les grilles ont gardé le titre Imprimerie nationale, le jardin et la statue de Gutenberg ont été conservés.
L'imprimerie en 1921
Aujourd'hui, le ministère de
l'Europe et des Affaires étrangères
Art déco dans le XVe
Immeuble, style « Paquebot »
3, boulevard Victor, XVe
Immeuble Art déco, porte,
7 rue François-Mouthon, XVe
Square Dupleix
En 1921 est créé le square Dupleix sur l’emplacement de la place Dupleix face à l’église Saint- Léon.
Le square Dupleix abrite le kiosque à musique qui existait sur la place Dupleix avant la création du square. La place Dupleix a été créée en 1815 sur l’emplacement de la place de Grenelle. Son nom rend hommage à Joseph Dupleix (1697-1763), directeur général des comptoirs français en Inde.
La place Dupleix 1921
Joseph Dupleix
Le square Dupleix en 2021
Les bains-douches - 35 rue Castagnary
Le 21 décembre1921, le conseil municipal du XVe lance un projet de bains-douches : « Seul le terrain sis à l’angle de la rue Castagnary et de la rue Saint-Amand a été jugé favorable pour l’édification des bains-douches ». Les bains-douches ouvriront en 1932.
Au début du XXe, le quartier de Saint-Lambert comptait une population ouvrière vivant dans des habitations à bon marché (HBM), qui remplacèrent progressivement les taudis insalubres à proximité des anciennes « fortifs ». Malgré une amélioration du niveau de vie, certains appartements n’étaient pas pourvus d’une salle de bain.
Occupés depuis 2011 par le collectif d’artistes La Main, les bains-douches ferment en 2017 pour un nouveau projet bioclimatique, "Réinventer Paris écologique", de la ville de Paris, destiné à la colocation et au coworking. L’immeuble restauré est inauguré en 2021.
en 1921
aujourd'hui
Le Café du Commerce - 51 rue du Commerce
En 1921 ouvre le restaurant « Aux Mille Couverts » qui deviendra le Café du Commerce.
Le Café du Commerce appartient à la lignée des « bouillons » parisiens du XIXe siècle, établissements bon marché, à prix fixe et à grand débit. On y servait à l’origine, un bœuf en pot, surnommé « bouillon », puis des plats économiques vinrent enrichir la carte.
En 1920, l’immeuble devait être un magasin de tissus au coupon. En 1921, ce sera un restaurant à menu unique « Aux Mille Couverts », destiné aux ouvriers de l’industrie automobile du quartier Javel-Grenelle. Durant la Seconde Guerre mondiale, Monsieur Paul, propriétaire de l’époque, se rendra célèbre pour les prix modestes qu’il pratiquait hors marché noir. Une partie du prix des repas était subventionnée par la Mairie du XVe.
Rebaptisé Le Café du Commerce en 1988, il est repris en 2003 par Marie et Étienne Guerraud.
bouillon
bouillon
Les usines Citroën et le parc Citroën
En 1921, la Citroën Type B2, nouveau modèle dans la gamme Citroën, voit le jour : 1 886 exemplaires sont vendus. La fabrication en grande série de la B2 permettra à Citroën de s’affirmer comme 1er constructeur automobile. En 1929, la production totale est de 89 615 exemplaires.
En 1901, André Citroën installe une usine d’engrenage à chevrons en V au 31 quai de Grenelle.
En 1914, l’État délégua une partie de la fabrication du matériel de guerre à des entreprises privées. Les usines Citroën produiront 23 millions d’obus fabriqués essentiellement par des femmes, les « munitionnettes ».
Dès 1919, les usines de Javel se métamorphosent en atelier de construction de voitures avec « un projet d’automobile accessible à tous » et André Citroën applique les méthodes du taylorisme américain pour l’assemblage de véhicules en série : « produire cent voitures par jour d’un seul modèle ».
Des chaînes de montage modernisées furent créées : en 1934, celle de la Traction avant, en 1948, celle de la 2 CV et, en 1955, celle de la DS, produite à un million d’exemplaires. Malgré ces succès, les chaînes de montage s’avérèrent obsolètes.
De 1967 à 1983, les usines de Javel et de Grenelle fermèrent progressivement.
En 1975, naquit un projet de reconversion des terrains des usines en jardin.
Le parc André Citroën sera inauguré en 1992, avec, en bord du parc, un buste d’André Citroën.
Une plaque posée en 2013 sur l’entrée du collège Citroën rend hommage aux « Dames de Javel - les munitionnettes ».
En 1958, un quai du XVe prendra le nom d'André Citroën.
Usines Citroën, années 20
Parc André Citroën
Buste d’André Citroën
Bénédiction des voitures
à St Christophe-de-Javel
Les Russes dans le XVe
L’immigration russe dans le XVe
Au cours des premières années suivant la Première Guerre mondiale, le XVe se transforme peu à peu en terre d’asile pour les immigrés russes qui fuient la Révolution d’Octobre ; beaucoup appartenaient à la noblesse, et aussi à l’armée russe.
La plus grande concentration d’émigrés russes s’est retrouvée dans le XVe pour deux raisons principales :
-
La présence de l’usine Citroën et d’autres industries à cette époque où le front de Seine était une succession d’usines et de petites fabriques. Après la guerre de 14-18, ces travailleurs étaient plutôt bienvenus en France, ils ont contribué à la reconstruction d’après-guerre.
-
Il y avait dans le XVe, des magasins d’alimentation, des restaurants (une cinquantaine dans les années 20 et 30), une bibliothèque, une annexe de la Croix-Rouge, un médecin, deux cliniques (la polyclinique de la Convention et une boulevard de Grenelle), une pharmacie boulevard de Grenelle, des ateliers de couture, une libraire, un fromager rue Lakanal, un rémouleur, un magasin tenu par un ancien militaire au 4 avenue Émile Zola, où les ouvriers russes de Citroën venaient se ravitailler pour leur repas de midi.
Les fameux chauffeurs de taxi firent longtemps partie du folklore de la capitale.
L'Association des chauffeurs et ouvriers russes de l'industrie automobile et l’Union générale des chauffeurs russes s’installent rue Saint-Charles.
Caricature de chauffeur de taxi russe, dans les années 20
Les églises russes dans le XVe
Dans le XVe, on a compté jusqu'à 4 à 5 églises russes :
L'église Saint-Séraphin-de-Sarov est consacrée en juillet 1933 ; située au 91 rue Lecourbe dans le jardin d’un foyer d’étudiants russes, elle est rattachée au Comité d'aide aux étudiants russes.
Elle est toujours en activité aujourd'hui.
La paroisse de la Présentation de la Vierge au Temple, située au 10 boulevard du Montparnasse XVe, fut créée en 1928, au fond de la cour des locaux de l’ACER (Action chrétienne des étudiants russes), mouvement de jeunesse russe.
L’église fut transférée en 1936 au 91 rue Olivier-de-Serres dans le XVe.
L'église russe des Trois-Saints-Docteurs, située au 5 rue Pétel, a été créée en 1931.
Le laboratoire Biothérapie
1921 : Création du dentifrice Sanogyl
Dans leur laboratoire Biothérapie, situé au 5 rue Paul Barruel, Abraham Alperine et Charles Weisprem, deux Russes émigrés, créent la marque de dentifrice Sanogyl et fabriquent et commercialisent le premier dentifrice à pâte molle, au fluor, vendu en tube souple.
Ce laboratoire est également connu pour avoir eu comme collaborateur, de 1930 à 1937, le Dr Louis- Ferdinand Destouches, plus connu sous le nom de Louis-Ferdinand Céline.
Laboratoire de Biothérapie, 5 rue Paul-Barruel
Mère Marie Skobtsov
Le 31 mars 2016, une rue Mère Marie Skobtsov a été inaugurée dans le XVe arrondissement de Paris, à la hauteur du 88 rue de Lourmel.
Mère Marie Skobtsov est une moniale russe orthodoxe, intellectuelle, poétesse, exilée à Paris en 1923, où elle crée dans le XVe au 77 rue de Lourmel, un centre d’accueil pour intellectuels et émigrés déshérités et y installe une chapelle.
Résistante, elle est déportée et gazée à Ravensbrück le 31 mars 1945. Reconnue Juste parmi les Nations en 1985, elle est canonisée Sainte Mère Marie de Paris en janvier 2004.
L’Association sportive russe
L’Association sportive russe, fondée en 1922 par des émigrés russes qui s'y regroupèrent pour pratiquer le sport en France, a son siège social dans le XVe.
Elle est encore aujourd'hui reconnue pour ses résultats sportifs et la qualité de ses écoles de tennis, de volley-ball et de tennis de table.
Le sport à Paris et dans le XVe
Tennis
Suzanne Lenglen - La sportive « Art déco »
1921 : Pour la 1re fois, l'Académie des sports décerne à Suzanne Lenglen* « la médaille d'or du sport féminin, récompensant la sportive la plus performante de l'année ».
La blancheur de ses tenues, de rigueur jusqu’alors dans le milieu du tennis, fait place aux couleurs vives valorisées par les architectes et urbanistes Art déco.
* Dans le XVe : le centre Suzanne Lenglen du XVe, créé en 1977, est le plus grand centre sportif de Paris. Il est situé 2 rue Louis-Armand, XVe - Station Suzanne Lenglen du tramway T2.
Les Six Jours de Paris au Vel' d'Hiv'
1913-1989. La course cycliste, Les Six Jours de paris, fut organisée en 1913 et 1914, de 1921 à 1939 et de 1946 à 1958 au Vel' d'Hiv', rue Nélaton, à l’angle du boulevard de Grenelle. De 1984 à 1987, la course se déroulera au Palais omnisports de Paris-Bercy.
1921 : lors de la 3e édition des Six Jours de Paris, les vainqueurs furent Georges Sérès (France) et Oscar Egg (Suisse).
Les Six Jours de Paris était la plus populaire des courses qui se déroulaient au Vel' d’Hiv' : des cyclistes, par deux, se relayaient alors nuit et jour dans une atmosphère surchauffée.
En 1926 fut lancée l'élection de la « Reine des Six jours », chargée de donner le départ de la course ; ces reines étaient choisies dans le milieu des artistes populaires à la mode : Lys Gauty, Édith Piaf, Yvette Horner, Annie Cordy...
Le Vel' d'Hiv' a été détruit en 1959.
Le Vel' d’Hiv'
Georges Sérès en 1921
Lys Gauty, reine des Six jours en 1934
En juillet 1942, Le Vel' d’Hiv' fut le théâtre de l’arrestation et du parcage de 8 160 juifs parisiens.
Plaque commémorative de la Rafle du Vel' d’Hiv' boulevard de Grenelle
Le vélodrome de Vaugirard
Société de courses Pierre Besnoit, rue Olivier de Serres
Emplacement actuel de l’École nationale supérieure des Arts appliqués et Métiers d’art.
Le vélodrome de Vaugirard fut édifié en 1922, à l'angle des rues Olivier-de-Serres et Robert-Lindet, dans une cuvette en ciment de 181 m de long, aux virages relevés à 45° pour favoriser la vitesse.
Le directeur-fondateur en fut Pierre Benoist (également directeur du Parc des Princes et du Vel' d'Hiv') ; il fit venir à Vaugirard de grands noms du cyclisme, dont Charles Crupelandt (champion de France sur route en 1914). Le vélodrome offrit également des galas tauromachiques et des démonstrations canines. Il ferma ses portes à la fin des années 1950.
Le vélodrome de Vaugirard
Le foot féminin
17 avril 1921 : en finale du 1er championnat de France féminin ouvert aux clubs de province, « l'En Avant Paris » s'impose 3-0 face aux « Sportives de Reims ». 18 équipes féminines parisiennes ont participé à ce championnat.
1925 : le foot féminin est en crise :
-
« Le jeu ne vaut rien », dit Gabriel Hanot.
-
Le public boude les stades.
-
Henri Desgrange (L'Auto) est plus radical encore : « Que les jeunes filles fassent du sport entre elles, dans un terrain rigoureusement clos, inaccessible au public, oui d'accord. Mais qu'elles se donnent en spectacle, à certains jours de fêtes, où sera convié le public, qu'elles osent même courir après un ballon dans une prairie qui n'est pas entourée de murs épais, voilà qui est intolérable ! ».
1937 : dernière édition du championnat de Paris.
27 mars 1941 : le Gouvernement de Vichy « interdit vigoureusement » la pratique du football féminin.
29 mars 1970 : la Fédération française de foot reconnaît le football féminin tombé en désuétude en France depuis les années 1930.
Foot féminin dans les années 1920
Club de foot féminin « En Avant Paris »,
championnes de France en 1921
Les personnages célèbres du XVe
Paul-Auguste Barruel (1841-1931)
Maire du XVe
En 1921, Paul-Auguste Barruel est maire du XVe ; il l'aura été de 1914 à 1931 et, dès 1932, son nom a été donné à une rue du XVe.
Adolphe Chérioux (1894-1934)
et Jean Chérioux (1928-2016)
Hommes politiques du XVe et de Paris
De 1894 à sa mort en 1934, Adolphe Chérioux est élu du XVe et siège au Conseil de Paris qu’il préside en 1908. En tant que président de la 3e commission à l’Hôtel de Ville, il œuvre comme urbaniste.
Il est à l'origine, dans le XVe, de l’arasement des fortifications dans les années 1920, du projet du Parc des expositions et de l’établissement de la ligne 12 du métro jusqu’à la porte de Versailles. Il multiplie les actions en faveur de l’instruction et de l’enfance : dans les années 1920, il fonde l’orphelinat départemental de Vitry-sur-Seine.
Adolphe Chérioux
square adolphe Chérioux rebaptisé Jean Chérioux
En 1969, Jean Chérioux, petit-fils d’Adolphe Chérioux, Président du Conseil de Paris, Sénateur, crée La Protection Sociale de Vaugirard 91 bis rue Falguière, qui accueille et accompagne adultes et adolescents en situation de handicap. Elle intègre le Foyer d’Hébergement Marie-Josée Chérioux où sont hébergés des adultes en situation de handicap. Depuis 2016, Joëlle Chérioux de Soultrait, ancienne élue du XVe, préside l’association.
Années 1920
Démolition des Fortifications,
boulevard Victor
Marguerite Yourcenar (1903-1987)
écrivaine, romancière, poétesse
En 1921, à 18 ans, Marguerite Yourcenar publie, sous le nom de Marg Yourcenar, son 1er livre, Le Jardin des chimères, un livre de poésie à la librairie académique Perrin.
Marguerite Yourcenar, Marguerite Cleeweck de Crayencourt, est née à Bruxelles en 1903, décédée en 1987. Elle fut la première femme élue à l’Académie française en 1980.
En 2008, ouverture de la Médiathèque Marguerite Yourcenar, 41 rue d’Alleray.
L’allée Marguerite Yourcenar dans le XVe, a été inaugurée en 1995, entre la rue Desaix et la rue Edgar Faure.
La médiathèque
Marguerite Yourcenar
en 2021
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
compositeur, pianiste, organiste
En 1921, Camille Saint-Saëns meurt à Alger.
En 1922, a lieu le premier concert public du Carnaval des animaux.
En 1924, une rue du XVe, située entre le 28 rue de la Fédération et le 27 boulevard de Grenelle, est appelée rue Saint-Saëns.
Pasteur (1822-1895)
1re vaccination BCG par l'Institut Pasteur de Lille
En 1921, le vaccin BCG est utilisé pour la 1re fois pour de jeunes enfants et sera diffusé dans le monde à partir de 1928.
Louis Pasteur et Émile Roux ouvrent en 1888 l’Institut Pasteur dans le XVe, rue Dutot.
En 1894, Louis Pasteur choisit Albert Calmette comme 1er directeur de l’Institut Pasteur de Lille ; il sera, avec Camille Guérin, l’inventeur du vaccin BCG contre la tuberculose.
Louis Pasteur
Le dispensaire - Institut Pasteur de Lille
Antoine Bourdelle (1861-1929)
sculpteur
En 1884, Antoine Bourdelle entre à l'École des beaux-arts de Paris où il est l'élève d'Alexandre Falguière.
En 1893, il est engagé comme praticien dans l'atelier d'Auguste Rodin avec lequel il collaborera pendant quinze ans.
Avec « Héraklès archer », réalisé en 1909, il obtient un succès retentissant qui lui ouvre la porte d'une renommée internationale. Il enseigne à l'Académie de la Grande Chaumière (Montparnasse) à de nombreux élèves comme Giacometti, Maillol, Iché, Germaine Richier.
En 1909, Bourdelle découvre la danseuse Isadora Duncan, au Châtelet. Il la fera apparaître à neuf reprises dans la frise qui couronne le théâtre des Champs-Élysées*, dans des poses différentes ; il lui adjoindra Nijinsky au-dessus des portes d’accès du théâtre, réunissant les deux chorégraphes qui ont révolutionné la danse.
* Construit en 1913, le théâtre des Champs-Élysées est considéré comme l’un des premiers représentants du style Art déco.
Théâtre des Champs-Élysées
Bas-relief La Danse,
Bourdelle
Carpeaux
par Bourdelle
Mairie du XVe
Il épouse Cléopâtre Sevastos, son élève, dont il aura une fille Rhodia. Devenue conservateur en 1972, Rhodia enrichira les collections du musée Bourdelle (XVe) et sera soucieuse de faire rayonner l’œuvre de son père à travers le monde.
Musée Bourdelle - Paris XVe
Brassens, un artiste aux multiples talents
Amoureux des mots et de la langue française, poète, parolier, chansonnier, romancier, acteur, créateur de musique de films...
Georges Brassens a laissé derrière lui une œuvre immense.
Jugez plutôt...
Les chansons
172 chansons enregistrées
14 albums
3 chansons jamais enregistrées
11 chansons pour d'autres chanteurs
30 chansons posthumes
20 millions de disques vendus
Certaines chansons furent censurées
comme Gare au gorille, censurée par l’ORTF en 1953, malgré un couplet retiré par Georges Brassens, et qui passa finalement à Europe 1 en 1955.
D'autres firent scandale
comme La mauvaise réputation, interdite d’antenne en 1952, La complainte des filles de joie, Les deux oncles, La tondue, La guerre de 14-18...
Mais Brassens, c'est aussi La chanson du hérisson interprétée avec Henri Salvador dans
le conte musical pour enfants, Émilie jolie, créé par Philippe Chatel, en 1979.
ou un album enregistré au profit de l'Association Perce-Neige de Lino Ventura en 1981
Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse.
Pour retrouver les chansons de Georges Brassens,
ACE15 vous conseille
2010
L'intégrale Brassens
des albums originaux
Les 25 chansons cultes de Brassens
TOP à Brassens - INA
avec vidéos de Georges Brassens chantant
Les concerts
LES 3 Baudets – Bobino – L’Olympia – LE TNP – Le Palais des Sports
1953 - 1972
1er concert
aux 3 Baudets, octobre 1953
1er concert à Bobino, 1956
1er concert à l’Olympia, 17 octobre 1958
Au TNP avec
Juliette Gréco
en 1re partie,
1966
Au Palais des Sports, 30 octobre 1972
pour l’abolition de la peine de mort
Les films
Georges Brassens a écrit des chansons pour le cinéma et a également été acteur :
-
En 1953, pour le film de Jacques Becker, Rue de l'Estrapade, il compose chanson Le parapluie, interprétée par Daniel Gélin.
-
Et toujours en 1953, Chanson pour l'auvergnat, chantée par Marina Vlady dans Le craneur, un film de Dimitri Kirsanoff.
-
En 1957, il est acteur dans l'unique film auquel il participera, Porte des lilas, un film de René Clair.
Affiche
du film
Porte des lilas
Extrait du film Porte des lilas
-
En 1965, Brassens compose Les copains d'abord pour le film Les copains de son ami Yves Robert. Le film est sorti en 1965.
-
En 1969, il interprète la chanson Heureux qui comme Ulysse, dans le film du même nom d’Henri Colpi. Les paroles sont écrites par Henri Colpi et la musique par Georges Delerue.
-
En 1971, il crée la musique du film de Michel Audiard Le drapeau flotte sur la marmite.
En 1996, Renaud chante Je suis un voyou, dans un clip réalisé à partir du film Porte des Lilas, dans lequel a tourné Georges Brassens.
Grâce aux techniques audiovisuelles, Renaud côtoie dans ce clip Brassens, quinze ans après sa disparition.
En 2002, Danielle Darrieux chante Il n'y a pas d'amour heureux dans le film 8 femmes de François Ozon
La langue
Georges Brassens :
« La langue, on doit jouer avec,
… autrefois, la langue naissait partout,
… à Sète on parlera comme aux informations. »
Regardez ci-dessous une émission où Georges Brassens s'entretient avec Jean-Pierre Chabrol.
Il parle de la langue, de sa constitution, du danger de son uniformisation.
Émission La mâle parole, Jean-Pierre Chabrol, A2, 1976
Georges Brassens :
« Tout est dans mes chansons,
il ne faut pas chercher à en savoir plus. »
Georges Brassens :
« Le plus difficile pour moi c’est de faire du Brassens. »
Chez Georges Brassens, on peut trouver aussi bien une langue châtiée, des références classiques, des mots populaires, des expressions de la rue, des mots d’argots, que de la verve gauloise !
Voilà ce qu'en dit Agnès Tytgat dans L’univers symbolique de Brassens, Ed. Carpentier, 2004.
« Le langage même de Brassens l’isole du commun des mortels car il n’appartient qu’à lui : "foutrement moyenâgeux", nostalgique d’un art du dire plus encore que d’un art de vivre, Brassens, s’il puise à de multiples sources langagières – ancien ou vieux français, langue classique, argot ancien et contemporain – opère un constant télescopage entre elles et les fait fusionner dans un verbe unique dont il est le seul grammairien. »
Écouter l'entretien avec Georges Brassens sur l'A2 en 1979, rue Santos Dumont à propos de sa chanson Fernande,
de la télé, de la lecture, de l’écriture des chansons,
de la musique des chansons, etc.
Les mots
Pour appréhender les mots de Brassens, voici une sélection d'extraits réalisée à partir du livre de Jean-Louis Garitte, Parlez-vous Le Brassens ? aux éditions Le Bord de L’Eau, avril 2007 :
Les expressions :
-
À la six-quatre-deux (La légion d’honneur),
-
Aller se faire voir chez les Grecs (Le pornographe),
-
Courir le cotillon (Le moyenâgeux),
-
Embrasser à bouche que veux-tu (Je suis un voyou),
-
Être du bois dont on fait les flûtes (Auprès de mon arbre),
-
Faire tintin (Tempête dans un bénitier),
-
Jouer les mouches du coche (Cupidon s’en fout),
-
Laisser pisser le mérinos (Le mérinos),
-
Renvoyer aux calendes grecques (Mourir pour des idées),
-
Rire comme un bossu (La fessée),
-
S’en battre l’œil (Auprès de mon arbre),
-
Se rincer la dalle (La rose, la bouteille et la poignée de main)…
Les « gros mots » : Cornegidouille, Crénom de nom, Foutre, Jarnicoton, Jarnidieu, Palsambleu, Par Jupiter, Pasquedieu, Putain, Sapristi, Ventre-saint-gris, Christi, Vertudieu…
(La ronde des jurons et autres chansons)
Les « Galerie de portraits » :
L’argousin, La blanche caille, La bougresse, Le cabotin, Le cogne, Le cornard, La cousette, Le croquant, La donzelle, L’écornifleur, Le fesse-mathieu, Le foutriquet, Le galeux, Le gandin, Le gavroche, Le gniard, Le goguenard, Le gouailleur, La gourgandine, Le gredin, Le grigou, Le grimaud, La grisette, La grue, La gueuse, La harengère, Le hobereau, Le hussard, L’ingénu, Le lampiste, Le loustic, Le mal embouché, Le malotru, Le manant, Le maraud, Le maroufle, Le matamore, La mégère, La midinette, Le minus, Le mitron, Le mufle, Le nabab, L’ostrogoth, Le paillard, Le pandore, Le pastoureau, Le pauvret, La peau de vache, La pécore, Le peinard, Le pendard, La pimbêche, La pipelette, La pisseuse, Le pochard, Le poissard, Le poivrot, Le polisson, Le potache, La promise, Le propre à rien, La punaise, Le rejeton, Le ribaud, Le robin, La rombière, Le roturier, La roulure, Le rustre, Le sbire, La sirène, La soubrette, Le soupirant, Le spadassin, La suffragette, Le tambour-major, Le tocard, Le turlupin, Le va-nu-pieds, Le va-t-en-guerre…
Georges Brassens ou l'amour de la musique et de la langue française
Interview de Georges Brassens par Philippe Némo
17 février 1979 – Les samedis de France Culture
Extraits - Georges Brassens :
« Il faut que mes chansons aient l'air d'être parlées. Il faut que ceux qui m'entendent croient que je ne sais pas chanter, croient que je fais des petites musiquettes faciles. Il ne faut pas qu'au moyen d'artifices musicaux je détourne l'attention du texte … Pour mettre des paroles sur une musique - et pour trouver déjà une musique - il faut quand même une espèce de don, même si on écrit des conneries, et Dieu sait si on ne s'en prive pas, il faut le don de mettre les trois syllabes qu'il faut sur les trois notes qu'il faut … Je ne peux pas l'expliquer mieux que ça … C'est tout un art ».
Cliquez sur les images ci-dessous
pour écouter ces émissions
Une vie, une œuvre : Brassens sous influence
Émission de Victor Macé de Lépinay,
1 octobre 2011 – France Culture :
Victor Macé de Lépinay et ses invités commentent les paroles, la musique, les influences littéraires du chanteur-poète.
Extraits d’interviews de Georges Brassens :
« Je fais attention à ce que j’écris, c’est une épreuve,
la plus difficile pour être réécouté…
Mettre les notes qu’il faut sur les mots qu’il faut…
Dire je t’aime au moment où il faut… »
Brassens toujours vivant, J’ai rendez-vous avec vous
Feuilleton radiophonique, émission de France Inter, 29 juillet 2016
Interventions de Thomas Dutronc, Gilles Vigneault, Raymond Devos, Jacques Séguéla…
Extrait - Georges Brassens :
« J’ai quand même l’impression de ressembler à mes chansons, je crois oui.
Je ne suis pas l’ours qu’on annonce à l’affiche,
mais il y a quand même un peu de vrai là-dedans »
Cliquez sur l'mage ci-dessous
pour écouter ses émissions
Les romans
Georges Brassens a écrit des poèmes dès sa jeunesse, des chansons, puis deux romans La lune écoute aux portes et La tour des miracles.
Jean-Pierre Liégeois évoque et commente les écrits de Georges Brassens
dans une émission de France Culture, le 2 février 2011 :
Brassens, paroles et musiques, épisode 2, La Compagnie des œuvres
Brassens toujours vivant, J’ai rendez-vous avec vous
Feuilleton radiophonique, émission de France Inter, 29 juillet 2016
Interventions de Thomas Dutronc, Gilles Vigneault, Raymond Devos, Jacques Séguéla…
Extrait - Georges Brassens :
« J’ai quand même l’impression de ressembler à mes chansons, je crois oui.
Je ne suis pas l’ours qu’on annonce à l’affiche,
mais il y a quand même un peu de vrai là-dedans »
Cliquez sur l'mage ci-dessous
pour écouter ses émissions
Georges Brassens a écrit des poèmes dès sa jeunesse, des chansons, puis deux romans La lune écoute aux portes et La tour des miracles.
Jean-Pierre Liégeois évoque et commente les écrits de Georges Brassens
dans une émission de France Culture, le 2 février 2011 :
Brassens, paroles et musiques, épisode 2, La Compagnie des œuvres
Extraits - Jean Paul Liégeois. :
« … Son 1er roman, La lune écoute aux portes, publié en 1947…
quasiment surréaliste... quasiment scatologique…
imprimé à 50 exemplaires sur les presses du journal Le Libertaire…
avait était refusé par Gaston Gallimard… échec total…
Le second, La tour des miracles, publié en 1954 aux Jeunes Auteurs Réunis, Brassens avait déjà accédé au succès dans la chanson : échec total…
il a abandonné l’idée d’avoir essayé d’avoir du succès en littérature…
mais l’écriture a été sa passion jusqu’à la fin de sa vie… »
Cliquez sur l'image ci-dessous
pour écouter cette émission
Brassens, œuvres complètes, Jean Paul Liégeois, Le Cherche Midi, 2021
Tous les écrits de Georges Brassens, ses poèmes, ses romans, ses préfaces, ses écrits libertaires et sa correspondance réunis en un seul volume
par Jean-Paul Liégeois, journaliste, auteur, directeur de collection.
La poésie
Georges Brassens :
« Je suis un poète, pas un saltimbanque. »
Georges Brassens, qui obtient en 1967 le Grand prix de la poésie de l'Académie française, met des poèmes en musique :
-
Il n'y a pas d'amour heureux de Louis Aragon,
-
Le petit cheval et La marine de Paul Fort,
-
La ballade des dames du temps jadis de François Villon,
-
Gastibelza et La légende de la nonne de Victor Hugo,
-
Le verger du roi Louis de Théodore de Banville,
-
La prière de Francis Jammes,
-
Les passantes d’Antoine Pol, etc.
Georges Brassens :
« Je ne sais pas si je suis poète,
il est possible que je le sois un petit peu,
mais peu m’importe.
Je mélange des paroles et de la musique,
et puis je les chante. »
Manuscrit de Georges Brassens
Il suffit de passer le pont
Georges Brassens rend hommage au poète Paul Fort
dont il avait mis en chanson Le petit cheval.
Il l’a rencontré en 1962
Georges Brassens :
« J’avais peur qu’il prenne mal les poèmes mis en musique …
il m’a pris dans ses bras »
Georges Brassens et le poète Paul Fort
Cliquez sur la photo ci-dessus
pour accéder à une archive de l'INA
Émission À la vitrine du libraire, RTF, INA, 1963 :
À l'occasion de la sortie du livre de ses textes dans la collection « Poètes d'aujourd'hui », Éditions Seghers, Georges Brassens parle de ses textes qui précèdent les mélodies et il explique comment il fait correspondre les deux. Il parle de ses sources d'inspiration, des poètes qu'il aime, des rythmes de la poésie et de ses thèmes de prédilection (Dieu, l'amour, la mort).
Cliquez sur la photo ci-dessus
pour accéder à une archive de l'INA